Avant de débuter votre lecture, nous vous proposons en guise d’introduction, un échange riche sur un sujet qui touche l’ensemble des secteurs d’activité et tous les niveaux de qualification : la pénurie croissante de talents.
Valérie Tollet, membre du Comité de Direction de l’ACA a eu plaisir d’échanger avec Florent Albert, Managing Director Europe et Group CFO chez Lombard International Assurance sur ce sujet afin de mieux comprendre comment réduire ce décalage persistant et croissant entre besoins de main-d’œuvre et compétences disponibles.
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🇱🇺 #Secteur
À l’instar d’autres centres financiers internationaux, le Luxembourg peine à attirer des talents dans le secteur financier et le secteur de la (ré)assurance notamment. Ce dernier connaît un manque réel important de main-d’œuvre.
En conséquence, le développement d’activités à forte valeur ajoutée peut être compromis. Le recrutement de talents dans de nouveaux domaines (comme la finance durable et la digitalisation) est de plus en plus difficile, engendrant un risque de non-conformité à une réglementation en vigueur toujours plus complexe.
Cette situation a pour conséquence majeure un risque de délocalisation de la main-d’œuvre (externalisation et délocalisation de certaines activités où les pénuries sont les plus fortes). Par ailleurs, l’inadaptation des profils des jeunes diplômés au marché du travail luxembourgeois est préoccupante. Le constat est sans appel : les profils hautement qualifiés sont par conséquent recrutés à l’étranger.
1/ Rapprocher l’offre scolaire et de logement avec les besoins du secteur, et promouvoir les formations universitaires à Luxembourg :
2/ Moderniser le régime complémentaire de pension
Sur la base des pistes énoncées ci-après (cf. point 5) afin d’offrir un outil d’épargne sociale équitable, contribuant à la pérennité du système de pension luxembourgeois, accessible à tous, et permettant en outre aux employeurs luxembourgeois de disposer d’un outil supplémentaire afin d’attirer et retenir les talents clés au Luxembourg.
3/ Élaborer un environnement fiscal harmonisé favorisant le télétravail
Dans un contexte transfrontalier, tant au niveau des employés (nombre de jours harmonisés télétravaillables depuis la résidence fiscale) que des employeurs (révision des critères de reconnaissance d’un établissement stable à l’étranger).
Les employeurs luxembourgeois risquent de ne pas être en mesure de répondre à la demande croissante de travail à domicile en raison des contraintes fiscales et de sécurité sociale. Il en résulte un désavantage concurrentiel vis-à-vis d’autres centres financiers qui s’appuient principalement sur une main-d’œuvre résidant dans le pays. De plus en plus de travailleurs qualifiés vivant dans des régions voisines changent d’employeur et s’installent dans leur pays de résidence ou dans une entité du groupe établie dans ledit pays. Il en résulte une pénurie supplémentaire de talents au Luxembourg.
Parmi les solutions envisageables, l’ACA préconise une harmonisation et une plus grande neutralité fiscale pour faciliter le travail à domicile transfrontalier. Les seuils applicables à l’imposition des revenus salariés en vertu des conventions fiscales conclues avec les pays voisins devraient être relevés et alignés à minima sur le seuil de sécurité sociale de l’UE (25 %).
4/ Donner de la flexibilité en recourant prioritairement au droit du travail
Sans affecter le nombre total d’heures de travail hebdomadaire travaillé (statu quo). Par exemple, une période de référence annuelle permettrait aux entreprises qui font face à des pics d’activité à certaines périodes de l’année de répartir la charge de travail tout au long de celle-ci.
L’ACA et le secteur luxembourgeois de la (ré)assurance attendent des futurs dirigeants politiques luxembourgeois qu’ils soient attentifs à différents enjeux et défis auxquels est confronté le secteur sur le plan local et sur le plan international. Concrètement, pour que le secteur conserve son attractivité et son dynamisme, et serve au mieux les intérêts sociaux du pays, l’ACA formule 9 revendications à l’attention des partis politiques, en vue des élections législatives d’octobre 2023.